Bienvenue dans NonoLand [Libre]

L'hiver s'était installé, et la neige recouvrait à présent toute l'Angleterre. Nolan marchait aussi vite que possible dans cette épaisseur blanche, se dirigeant vers le sous-bois. Il était à peu près sûr que personne ne viendrait le déranger là-bas. Couvert de son bonnet, de 3 pulls, d'un lourd manteau, de moufles épaisses, de 2 jeans (un serré, un plus large), de 3 paires de chaussettes et de grosses chaussures - l'Italie lui manquait - le jeune homme blond accéléra le pas. Il avait froid, mais hors de question de rester au château ! Au château il y avait tout le monde. Et Léo...

Nolan passa enfin la frontière de la forêt miniature et se posa contre un arbre.

Emma était rentrée. Ca c'était vraiment cool. Will était rentré, ça c'était vraiment chiant. Et Léo était rentré... Ca c'était merveilleux... Et terrible. Oh pas qu'il aurait voulu le voir mort, non certainement pas ! Mais c'était tellement blessant de le voir tous les jours... Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait voulu lui parler, pour simplement lui dire "Bonjour"... Mais ça lui était impossible. Il le fuyait. C'était insupportable. De plus, le jeune homme était aveugle, et ça rendait l'Italien malade de le voir ainsi, de vouloir l'aider, mais de rester planter là, à simplement le regarder, parce qu'il avait trop peur de sa réaction, trop peur de le déranger, trop peur de le gêner...

Et là, il y avait à peine 10 minutes, Bridget venait de lui annoncer l'horreur du siècle : Will avait demandé sa main. Ils allaient se marier. Nolan était parti sans un mot.

" Qu'elle l'épouse, son Roméo ! Qu'il la bouffe jusqu'au dernier souffle ! Je serais plus là ! " s'énerva-t-il intérieurement.

Il ne supportait plus Will. Il ne supportait plus Bridget. Il ne l'appelait même plus "Dunya" d'ailleurs, pas même dans sa tête. Il ne supportait plus la foule de Nogare, et il ne supportait plus la vue de Léo. Il se laissa glisser le long de l'arbre en enfouissant son nez dans son écharpe. Il voulait partir. Les laisser tous refaire leur vie, tranquillement. Bridget lui avait confié que Léo allait partir bientôt se faire soigner. Il était heureux pour lui. Il pourrait, après cela, enfin vivre dans le bonheur avec Mélanie... Avec Mélanie...

Nolan secoua la tête. Que ça l'énervait tout ça, que ça le fatiguait... Tout le monde était heureux. Bridget avec Monsieur William-Musclor-Je-Te-Rends-Folle-d'Amour-Pour-Moi-Et-Ca-Te-Détruis-Pendant-Un-An-Tellement-Que-Tu-Ne-m'Avoueras-Jamais-Tout-Ce-Que-Tu-As-Fait-Cette-Année Martins, Emma et Raphaël, Helena et il ne savait plus qui, Lily et Jared, Léo et Mélanie... Pff. Ah si, il y avait bien Mimi... Mickaël...Il lui manquait, tiens, ça faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu.

Il soupira en se recroquevillant un peu plus. Peut-être que s'il s'endormait ici, tout irait mieux...

( Ouiii =D)

Nolan avait bien sûr entendu Léo approché. Agacé, près à envoyer bouler cet impertinent qui osait venir le déranger, il releva la tête, l'ai féroce... Et fondit comme neige au soleil. Son coeur se serra. Il déglutit. Léo... Tellement adorable... Il le vit tomber une fois, deux fois, trois fois, et à chaque chute, une irrésistible envie de courir vers lui pour lui porter secours lui tordait les tripes, mais il n'osait pas bouger. Il espérait se faire assez petit et silencieux pour que le jeune homme ne le remarque pas et passe son chemin...

Peine perdue, Léo se stoppa au niveau de son arbre.Il déglutit une nouvelle fois. Il avait le choix entre rester planter ici, à fixer Léo, les yeux larmoyants, ou à partir le plus discrètement possible. Il opta pour la deuxième proposition. Doucement, il se releva, jusqu'ici tout allait bien, il ne faisait presque pas de bruit... Se fut pour marcher qu'il compris qu'il allait forcément être entendu...

* Merda * pensa-t-il.

S'il y allait tout doucement, ça irait, non ? Essayons ! Il fit un pas dans la neige, observa Léo. Il l'avait entendu, forcément. Rougissant comme un gosse prit en faute, Nolan décida que la fuite éclaire était la meilleure solution ! Il se mit à faire une nouvelle grande enjambée... Mais bien sûr, trop précipité, il s’emmêla les pieds et s'étala de tout son long dans la poudreuse ! Il tenta de se relever en grognant mais glissa de nouveau et se retrouva encore la tête la première dans la neige.

- Merda !! pesta-t-il cette fois à haute voix, et pas discrètement.

Il s'assit dans la neige en soupirant. De toute façon, il tomberait encore et il était déjà trempé alors...

- Buongiorno Leo, fit-il tendrement et tristement à la fois au jeune homme face à lui, résigné à affronter son destin.

- Non, ne t'en fais pas, je t'ai vu arriver à trois kilomètres, plaisanta l'Italien pour le rassurer, j'ai juste cru que tu allais prendre un autre chemin, alors j'ai pas bougé... Désolé d'ailleurs de pas t'avoir aider... Et après j'ai voulu fuir.

Il fut secoué d'un petit rire nerveux.

- Je pense avoir lamentablement échoué, non ?

- Parce que j'arrive pas à rester plus de deux secondes près de toi sans avoir le coeur qui explose dans ma poitrine et qu'une envie affreuse et puérile de pleurer me torde le ventre, répondit doucement Nolan.

Il resta un moment silencieux. Désolé, je t'embête avec mes bêtises... Il sentit comme une boule commencer à lui faire mal au ventre. Ca y est, il allait pleurer, génial. Près de Léo, il devenait une vraie fontaine, c'était insupportable. Il essuya une larme en espérant que Léo ne s'apercevait de rien.

- En tout cas, je suis vraiment heureux de voir que tu vas bien, assura-t-il dans un petit sourire tendre. Tu peux pas savoir le soulagement que c'est...

Il en disait trop là, et il avait l'air stupide. Au moins Léo ne pouvait pas le voir assis dans la neige, se serait la honte absolue.

Nolan déglutit. Léo lui tendait les bras. Pour une dernière étreinte. Il se releva avec autant de précautions que possible et s'approcha tout aussi doucement du jeune homme. Il hésita un peu, ne sachant pas s'il avait le droit de faire ça... Puis se laissa tomber dans les bras de Léo, trop peureux de manquer une chance qui ne se représenterait plus. Il laissa tomber ses barrières et laissa son coeur exploser, déversant un nombre incalculable de larmes sur son épaules. Ah tiens, Léo avait grandit... Il se sentit petit tout d'un coup. Ca le fit sourire un peu.

- Je suis tellement tellement désolé ! Vraiment désolé ! se prit-il à répéter.

Nolan fut secoué d'un nouveau rire nerveux.

- Dis moi que tu es gay, embrasse moi, et fais moi l'amour dans la neige, plaisanta-t-il. Tu peux pas, Léo... C'est pas ta faute, c'est moi qui arrive plus à suivre le monde. Ca tourne trop vite pour moi. J'comprends plus rien entre notre rupture, votre disparition, l'année passée, et maintenant, où tout à l'air de bien aller pour tout le monde. Pourquoi pas moi ? Je suis bizarre... Je comprends pas... J'ai envie de dormir et de pas me réveiller, mais j'arrive pas. Je prends n'importe quoi pour m'endormir, mais ça marche pas... J'arrive plus à suivre...

Nolan fronça les sourcils à l'annonce de Léo... Puis ouvrit grand les yeux quand celui-ci l'embrassa ! Per l'amore di Dio ! Léo l'embrassait, Léo l'embrassait, LEO L'EMBRASSAIT ! Le cerveau de l'Italien se déconnecta totalement et il passa ses bras autour du cou de Léo, s'accrochant à lui, l'amenant plus près de lui, savourant cet instant comme si c'était le dernier bonheur sur terre. C'était magique, incroyable, absolument divin ! Indescriptible !
Il chassa la petite voix qui lui souffla qu'il allait souffrir milles morts une fois ce baiser terminé. Il s'en foutait. Il revivait. Les lèvres de Léo, sa langue, sa bouche, sa tendresse, son corps contre le sien, ses cheveux en bataille, tout, tout Léo était sa source de vie. Et il lui appartenait pour un court instant. Il gémit de plaisir. Bon sang, on avait pas idée d'embrasser si bien !

Quand Léo se détacha de lui, Nolan ne comprit pas tout de suite ce qu'il lui dit. Le rouge aux joues, la respiration saccadée, il hocha enfin positivement la tête.

- Je veux que ton bonheur, Leone... Si c'est avec... elle - il espérait ne pas avoir été trop médisant - que tu le trouves, tant mieux. Il ôta ses gants et vint tendrement caresser la joues rosies et froide de l'homme qu'il aimait. Je... Je t'aime... Alors après, quand on rentrera, et qu'on se séparera encore une fois, pardon si je fuis. Je supporterai plus de te voir dans ses bras. Je vous laisserai vivre en paix. Mais pour l'instant, embrasse moi !

Et il colla une nouvelle fois sa bouche à celle de Léo avec toute l'avidité que son corps avait refoulé tout ce temps.

Nolan ne retint pas Léo quand celui-ci s'éloigna quelque peu de lui. Après tout, il n'allait pas l'embrasser de force non plus. Il ne rêvait pas, Léo n'allait pas retomber dans ses bras d'un coup, comme ça... Bon, certes, oui, il en avait rêvé pendant quelques secondes que dura le baiser, mais à présent, il était lucide.
Il rouvrit tout doucement les yeux, plantant son regard dans celui voilé de l'Espagnol. Bien qu'il ne puisse pas le voir, Nolan lui adressa un de ses sourires les plus tendres et les plus amoureux. Il lui caressa doucement la joue, les doigts glacés, mais il s'en moquait.

- Grazie, dit-il simplement. Promis, maintenant je ne referai plus l'enfant pleurnichard pour être consoler comme ça ! plaisanta-t-il dans un petit rire.

Nolan déglutit doucement, perdu.

- Nan, justement, je sais pas... Enfin, je sais que tu m'apprécies, que je peux venir te demander n'importe quoi, et c'est la même chose pour moi. Et c'est tout, non ?

Il se sentait complètement débile, mais il fallait avouer qu'il était complètement perdu. Léo l'embrassait, d'accord, lui disait qu'il avait rompu parc'qu'il n'assumait pas une relation homosexuelle, d'accord, mais que pour lui Nolan était une personne très chère, okay. Mais ça ne voulait pas dire qu'il l'aimait, ou est-ce que ça le sous-entendait ? Mal de crâne en vu... Nolan préféra déconnecter son cerveau et attendre que Léo lui dise "Oui, c'est ça, et j'aime Mélanie de tout mon coeur. Je t'aime beaucoup, mais c'est Mélanie ma raison de vivre".

Nolan fut impressionné par les paroles de Léo. Le jeune homme avait tellement changé, c'en était renversant. Il hocha positivement la tête, ne comprenant pas encore exactement ce que voulait dire Léo.

- Ca me va, déclara-t-il malgré tout. Même si en rentrant je vais aller me noyer dans une baignoire, ça me va... Fais pas cette tête, je plaisante, rigola-t-il en pinçant gentiment la joue de Léo.

Il repassa ses gants et enfouit ses mains dans ses poches.

- Lui en veux pas mais Bridget m'a dit pour ton opération, alors j'espère vraiment que ça va aller. Si tu as besoin de quoi que se soit, dis moi, j'ai pas grand chose mais bon. Ah si, j'ai des caramels, se souvint-il dans un petit sourire amusé. C'était débile d'avoir ramené des caramels à Nogare, mais c'était Bridget qui avait eu l'idée et il avait bêtement suivit, l'espoir lui bouffant le coeur.

Nolan sourit. Oui, il en avait... Oui, il était complètement stupide, et niais. Mais la preuve que ça servait à quelque chose de se balader avec des caramels. Il s'assit près de Léo, sortit un petit paquet de sa poche et en mit un dans la main de Léo

- J'men fous, avoua-t-il peut-être plus brutalement qu'il l'aurait voulu. J'y viendrait pas, ça c'est clair. Après, si ça la rend heureuse... Par contre, il lui fait une seule crasse, je le tue, affirma-t-il. Et si elle, elle lui en fait une, je la démolie.

Nolan passa son bras autour de la taille de Léo, l'amenant plus près de lui et posa sa tête sur la sienne.

- Je sais... soupira-t-il. Mais et alors ? On débarque au mariage en disant "Faîtes pas ça, vous allez en mourir !" ? Bridget se laissera pas totalement entretenir, il lui reste un minimum de fierté, elle aura son boulot et un salaire, alors peut-être que de ce côté là ça ira un peu mieux... Au moins ça... Et quand ils auront un enfant, ça les réveillera peut-être. En tout cas, j'espère...

Il haussa mollement les épaules. Il s'inquiétait pour la jolie russe, mine de rien. Il aurait vraiment aimé qu'elle trouve un mec bien qui la rende vraiment heureuse, et pas qu'elle s'entiche d'un imbécile pas foutu de voir qu'il était avec une fille géniale qui était prête à tout pour lui.

- Je déteste ce type, déclara-t-il .