Le monde s'écroule ( Libre )

Bien qu'Emma attendait sur un banc devant le bâtiment de la gare, une petite valise chic à ses pieds. Elle ne prenait pas le train. Le Ministre de la Magie venait la chercher en personne. Emmitouflé dans un blazer noir, ses longues jambes lisses dépourvu de tout collant faisait paradoxe au bonnet d'hiver en laine noir qu'elle portait sur la tête. Emma croisa lentement ses jambes, les talons de ses bottes tapant l'un contre l'autre. Peu importe, l'apparence n'avait plus d'importance dans l'esprit de la jeune fille. Un rouge à lèvre d'un rouge éclatant était étalé sur ses lèvres mais le reste de son visage était dépourvu de tout maquillage. Et ses yeux étaient fatigués et cernés. Elle n'avait pas dormi de la nuit.
Pourquoi ?
Hier soir, après le dîner qu'elle avait passé en compagnie de sa bande d'amie d'Ambrose, ces filles toutes les plus ravissantes les unes des autres, Monsieur Wardof était venu la chercher, la sommant de la suivre dans son bureau. Emma se serait méfier de ce qu'il allait lui dire mais vu le ton retenu qu'il avait pris pour s'adresser à elle, elle se demandait ce qui se passait. Jamais, le Directeur n'avait été aussi pr évenant avec elle. Il la fit s'assoir et après un moment de silence pesant où Emma regardait le Directeur de ses prunelles bleus marines suspicieuses, Monsieur Wardof sortit un parchemin de sa poche et se mit à lire d'une voix mal à l'aise :

« J'ai le regret d'annoncer que mon auror et ami de longue date, A. Petterson a malheureusement perdu la vie lors d'une mission dont je lui avait confié. Les circonstances sont encore inconnues ... Je vous serai reconnaissance, Monsieur Wardof, de transmettre mes condoléances à Emma et de l'informer que je passe la chercher demain devant la gare du Village.
Avec mes respects,
Monsieur le Ministre.
C.Haze »

Emma ne réagit pas sur le coup, elle n'arrivait pas encore à se faire à l'idée - et d'ailleurs même aujourd'hui sur son sinistre banc - qu'elle avait perdu d'abord sa mère et maintenant son père. Monsieur Wardof bredouilla ses condoléances et la jeune fille se leva et courrut hors de la pièce. Toute la nuit, elle pleura. Les larmes ne désiraient apparement pas s'arrêter. Elle regretterait toute sa vie de n'avoir pû se réconcilier avec lui avant qu'il ... meurt. A ces pensées, ses pleurs redoublaient et ses amies de dortoir étaient impuissantes.
La jeune fille, dont les yeux étaient secs d'avoir verser trop de larmes, se tenait droite sur son banc et ne bougeait pas. Il n'y avait rien à faire, elle allait devoir enterrer son père. Elle n'avait même plus de famille ...

[Mélanie J'ouvre un autre sujet pour Depp ]

Hein ? Emma cligna plusieurs fois des yeux. Ces derniers qui d'ordinaires étaient d'une teinte particulière, étaient aujourd'hui totalement ternes. De toute façon, depuis hier, la jeune fille se contentait d'errer sans but précis. Qu'est ce qu'il y a ? Ne t'en fais pas, Monsieur Wardof sait que le Ministre vient me chercher. Faut que j'aille préparer l'enterrement, je veux que mon père ait le meilleur de tout les temps.

Elle avait lâché ça tellement simplement que c'en était effrayant. Pourtant, il ne fallait pas se méprendre, ce n'était pas parce qu'Emma s'en moquait, au contraire ... C'était le choc qui voulait ça. Elle baissa les yeux sur ses genoux et répéta d'une voix plus nouée qu'elle voulait que son père soit enterré de la meilleure façon qu'il soit.

Emma dégagea lentement sa main, tout ses gestes étaient lents. Elle secoua la tête, haussa les épaules et agita de nouveau ses boucles d'un brun ardent. Elle ne regardait pas Mélanie, et ne disait rien non plus. Qu'est ce qu'il y avait à faire ? Rien, Mélanie n'était pas Jesus ou allez savoir qui pour faire ressuciter les morts. Son père venait de rendre son dernier souffle, ce n'était ni le premier à qui ça arrivait ni le dernier. Mais, la jeune fille ne dit rien. Elle n'avait pas envie de parler.

Comporte toi normalement avec moi. Répondit Emma. Je ne suis pas la seule orpheline du monde. Elle marqua une pause après son cynisme qui masquait sa peine et sa douleur. Et si tu trouves Mikaël avant son départ, tu lui dis que je le quitte.

Non. Rien mais j'ai pas la tête à batifoler. Rétorqua Emma. Je veux être seule. Puis elle haussa les épaules. Ce qu'elle allait faire ? Elle n'en savait rien. Je ne sais pas. Je n'ai jamais eu de chez moi, ça ne change pas.

Une lettre ? Ah oui ? Une lettre ...

Emma arqua un sourcil et roula des yeux. Bon Dieu, que ça lui démangeait de dire à Mélanie de s'occuper de ses histoires de fesses avec Léo et de lui ficher la paix. Elle fouilla dans son sac arracha une page de son agenda à la couverture de cuir et écrivit : << Je te quitte mais je t'aime. Mon père est mort et j'ai pas envie d'avoir un petit copain. Pardon. Je t'aime. Trouve toi une autre copine. Emma. >>. Puis elle le tendit à Mélanie avec colère.

Voilà, Mademoiselle. Et tu veux aussi que j'en écrive une à Léo pour l'informer et tu lui passeras toi car vous voyez souvent ces temps-ci n'est ce pas ? Emma plissa les yeux et hocha légèrement la tête. C'est une question réthorique.

Et tu ne t'es même pas posé la question que peut-être que j'ai envie d'être seule ! Répondit Emma, d'un ton morne. Elle attendit quelques instants, peut-être que ces yeux s'emplissent de larmes. Non, apparement, ils étaient trop sec pour ça. Tu as tout, moi j'ai rien ! Alors ne viens pas me dire quoique ce soit ! Je te jalouse et ça m'énerve ... De toute façon, à quoi bon que je reste avec Mikaël, il part je ne sais combien de temps voir ses parents. Et moi, je veux que lui les voit une dernière fois enfin qu'ils crèvent ! Et puis, de toute façon avec ton adultère absurde ... Tu m'as volé mon meilleur ami ! Je ne le vois plus à cause de toi !! Sa gorge se noua, ses yeux s'embuèrent et sa voix se perdit. Elle tourna la tête, attendit que ça passe et reprit plus calmement. C'était ma seule famille et maintenant que tu es là, il n'a plus le temps pour moi. Et Will ... Will ... Emma secoua la tête. Il passe ses journées seules à cause de Bridget. J'ai plus personne alors je préfère me contenter de ça ! Maintenant rentre au château et peut-être à un de ces jours, peut-être à jamais. Autant je ne reviendrais même pas dans cet endroit qui me fait mal !

Je n'ai pas oublié, je n'oublie pas ça! C'est ême pour ça que je t'apprécie. Mais tu as deux garçons qui t'aiment et moi rien. Même mon meilleur ami ne m'aime plus à cause de toi. Cracha Emma. A chaque fois qu'elle était d'un malheur extrème, elle était méchante. On ne se ressemble pas. Et j'en suis contente. Je veux au moins qu'une de nous soit heureuse. Prend soin de mon Léo ! Parce que je l'avais avant toi.

Tu peux faire ce que tu veux avec Leo. Je ne veux même que vous m'expliquiez. Rétorqua Emma qui s'en moquait sincèrement. Elle marqua une longue pause. 0ui Mikaël lui faisait du bien, il avait toujours pansé ses plaies jusque là. Je ne veux pas qu'il ait à subir mon état. Je ne vais pas être bien, je vais devoir aller voir le notaire, m'occuper de mon héritage, trouver quoi faire, déprimer. Je ne veux pas lui infliger ça.

Exactement. Répondit Emma, soulagée que Mélanie comprenne enfin. Mais je veux Léo. Et Will, en revanche. Ajouta t'elle ensuite, très possessive.