Petites nausées entre amis... [ Emma ]

L'hécatombe psychologique envahit Léo. Bêtement, les larmes roulèrent sur ses joues. Des larmes furieuses qui lui transpercaient le coeur. Non, non, non ! Hurlait son organe endolori. Non ...
Le cerveau de Léo se retourna, comme si la raison s'écrasait sur le sol et que la douleur insuportable, impétueuse prenait le dessus. Il se mit à taper avec une violence inimaginable contre les portes des toilettes. A les arracher, à les trouer à coup de pied. A taper dans les miroirs des toilettes en hurlant et en pleurant comme un forcené qui venait de tout perdre dans sa vie. Sa main saignait à cause du verre brisé mais il s'en fichait. Il continuait de tout casser sans s'arrêter.

Mélanie se releva précipitament et s'écarta de Léo. Il devenait violent et dangereux.

LEO ! Hurla-t-elle en essayant de l'arrêter. LEO ARRETE !

Léo n'entendait pas. Il n'entendait rien. Il se contentait de tout détruire. Inlassablement. Comme si briser de ses mains d'ordinaire maladroites et puissantes tout ce qui se trouvait sur son chemin l'apaiserait. Erreur. Plus, il continuait dans son hystérie destructrice plus le sorte de poison atteignait son corps. Un espèce de cyanure qui le tuerait. Ou du moins qui tuerait une partie de lui, de ce qu'il était. Une impression de déjà vu.
Epuisé, Léo s'écroula sur le sol, au milieu de son bazar. La joue contre le sol glacé et sale et les yeux grands ouverts. Les larmes coulaient d'elles-même et noyaient le sourire du jeune homme. Son sourire, sa marque de fabrique, envolé, noyé, perdu pour toujours.
Avait-il eu aussi mal avec Azusa ? Si Léo n'avait pas pu, si il n'avait pas voulu effacé ce souvenir, il avait, en revanche, effacé le souvenir de la douleur qu'il avait ressentit. Et il espérait refaire de même pour celle-ci. Ca faisait mal. Tellement mal.
Il voulait s'excuser auprès de Mélanie, d'avoir déconner, de n'avoir pas fait ce qu'il fallait. Mais il n'arrivait pas à parler, il n'arrivait qu'à gémir.

Mélanie tomba en larme à coté de Léo, elle avait imaginer sa réaction des milliers de fois dans la tête mais ne s'était pas attendu à un tel désastre. La pièce ne ressemblait plus à rien, tout était détruit. Elle s'en voulait tellement d'avoir à le faire souffir d'un telle façon, et de la pire qu'il soit. On aurait dit deux corps effondrés entourés de morceaux réduit en lambeau, une scène apocaliptique. Le bruit devait s'être fait entendre jusqu'à l'autre bout de l'académie et des gens ne tarderait pas à venir voir ce qu'il se passait par ici.

Léo... Dit moi quelque chose, s'il te plait. L'implora-t-elle en le regardant toujours étalé sur le sol, à demi conscient.

Les mots n'arrivaient pas tout de suite. Le choc, l'épuisement, la colère, la triste ... Tout ! empêchaient Léo de parler. Enfin, il dit quelque chose. D'une voix tellement peu audible qu'il fallait un silence quasi total :

Pardon.

T'a pas à t'excuser ! S'enquit Mélanie en essuyant ses larmes. Je...Je suis aussi responsable. Mélanie l'aida à se relever un peu, au moins assit. Elle devait encore lui parler.

Emma va m'emmener à Londres. Léo...je sais plus quoi faire alors... J'espère que tu auras un jour la force de me pardonner.

Léo se contraint à s'assoir une trentaine de secondes. Puis il se rallongea sur le sol. Il voulait rester comme ça. Il ne répondit pas à Mélanie. Il ne voulait pas répondre. Il voulait qu'on lui foute la paix, qu'on ne lui parle pas de ce bébé ou foetus ou graine ou quoi ! Il voulait qu'on le laisse allongé sur le sol et qu'on ne lui demande rien.

Dégagez moi de là ! Ordonna Emma en bousculant les badauds agglutinés autour de la porte des toilettes. HORS D'ICI ! Hurla t'elle en leur claquant la porte au nez.

Emma toujours aussi effrayante. Elle observa avec effroi le spectacle des toilettes mis en pièce, d'un Léo Rodriguez étalés sur le sol et d'une Mélanie pleurante et implorante pas loin.

Seigneur. Souffla la brunette. Ok. Ok. Ca va aller. Elle se parlait pour elle-même. Ca va, Mélanie ? S'enquit-elle. Emma s'occuperait de Léo après. Le plus gros de toute évidence.

Mélanie hocha la tête en réponce à Emma. Elle n'avait rien physiquement, mais était au plus bas moralement. Emma devait bien le savoir, vu l'état de la pièce et de Léo, qui ne lui répondait plus. Voilà, s'était finit. Dans un élan plein de maladresse, elle se mit sur ses jambes et avanca vers la porte.

Je veux sortir d'ici Emma. Implora-t-elle toujours sur le même ton. Elle ne supportait plus d'être là, à voir Léo brisé en milles morceaux par ça faute.

Mélanie ... Commença Emma. Laisse moi lui parler deux minutes et après vous pourrez en discuter. Du moins, je pense. Si au bout de ses deux minutes, Léo n'a pas réagit, tu peux partir. Elle sourit tristement puis posa ses yeux sur Léo. Au moins, il ne pleurait plus. Léo ?

Mélanie s'arrêta net et regarda Emma. Peut être qu'elle y arriverait, surement même. Elle attendit donc, sagement près de la porte.

En fait, Emma n'eut pas besoin de parler. Léo était tellement déboussolé que la présence seule d'Emma, sa meilleure amie, sa soeur de substitution avait suffit à lui donner envie de faire quelque chose : Se précipter dans ses bras, et c'est ce qu'il fit. Emma était une horrible peste mais il l'aimait et il était bien, là, pendant qu'elle le bercait. Pendant ce temps, il balançait des mots et des excuses à tout hasard.

Je ne t'en veux pas Mélanie. Je t'en veux pas. Conclut-il.

Tu devrais pourtant. Répondit-elle en tournant la tête. Ne sachant quoi dire de plus, elle laissa Emma calmer Léo comme elle savait si bien le faire.

Arrêtez vos histoires du culpabilité. Je vais vous dire, vous êtes ni coupable, ni innocent. C'est un incident qui arrive, malheureusement, de plus en plus fréquemment ! Basta ! Soupira Emma. Je veux bien vous aider à aller de l'avant mais, il ne faut pas que vous vous apitoyez sur votre sort des heures durant !

C'est facile à dire Emma, bien plus dur à faire. Réplica Mélanie en essayant de se reprendre malgré tout.

Je sais. Admit Emma avec une sourire triste. Seulement, puisqu'on ne peut faire marche arrière, il faut mieux avancer.

D'accord avec toi. Mélanie regarda alternativement Léo et Emma. Et on fait quoi ?

Léo haussa les épaules. Il avait le cerveau vide de toutes pensées. 0u du moins de toutes pensées qui pourraient les aider à avancer dans cette mouise où ils étaient. Mais au moins il avait la super organisatrice-arrangeuse de problèmes.

Je ferai tout ce que vous voulez. Mais ne dîtes rien à ma mère, c'est tout, je vous en supplie.

Mélanie accepta, bien sûr. Elle n'avait aucune raison de le dire à la mère de Léo.

Emma...tu as réussis à avoir une voiture ? Demanda Mélanie en rompant le silence.

Ne t'en fais pas mon Léo. Lui assura Emma d'un ton réconfortant, comme elle l'aurait pris pour une petit enfant. Ne vous en faîtes pas. Poursuivit la jeune fille. Personne ne saura au courant. Je gère la situation. Donc, oui, la voiture. Elle sera là entre une heure et demie et deux heures. Le temps de venir de Londres. Elle nous attendra sur le parking de la gare. Léo, tu veux venir ?

Mélanie soupira. Très bien, elle avait 2h pour rassembler ses idées et décider quelque chose.

Très bien, je te rejoins à la gare. Elle regarda Léo. Tu n'es pas obligé, vraiment...

Si tu veux que je vienne, je viens. Si tu veux pas, je viens pas. Répondit Léo.

Mélanie ne savait pas. Elle aurait voulu qu'il soit avec elle mais elle ne pouvait pas non plus lui prendre sa vie. Puis il y avait Héléna aussi, n'était-il pas censé l'aimer plus que tout en ce moment ?

Je te verrais après. Je préfère y aller seule avec Emma. Conclue-t-elle en se retournant. Je vous laisse. Et encore désolée...pour tout.

Elle ouvrit la porte et bouscula tous les gens amasser devant cherchant à comprendre ce qu'il venait de se passer. Bien sûr, personne ne comprenait rien et personne ne le comprendrait.

Ok.

Léo haussa les épaules, il n'allait pas s'imposer. Il se leva en attrapant la main d'Emma, qu'il serra à plusieurs reprises. Ce que ça faisait du bien de l'avoir près de lui. Tellement agréable & réconfortant. Il se sentait déjà moins seul. Le jeune homme sortit des toilettes, bousculant des élèves au passage.

Je vais retrouvé Ed. A plus tard, Emma.

Léo l'embrassa sur le front et s'éloigna. Comme de rien était. Comme si Mélanie n'était pas enceinte et comme si il ne venait pas de détruire les toilettes. Mais ce n'était qu'en apparence, à l'intérieur, il bouillonait de pensées néfastes.

Emma regarda Léo partir, sous le regard avide de plus d'informations de ses idiots d'élèves. Les pauvres. Enfin ! Elle n'allait pas s'apitoyer elle aussi sinon elle ne pourrait pas les faire avancer. Elle jeta un regard noir aux élèves et s'éloigna à son tour. Elle avait aussi des choses à faire pendant ses deux petites heures.

» Parlotage entre amis.
» Un repas entre amis
» Petit verre entre amis...
» Petite sortie entre amis
» Petit meurtre entre amis (Bal d'Halloween).