I have to be per-fect !

Bridget haussa les épaules. Si Will l'apprenait et qu'il se fâchait, elle s'expliquerait.

Ouais, ça va pas lui plaire du tout même... Mais tu t'abaisserais à ça pour le " récupérer ", comme tu le dis si bien ? Elle ne savait pas à quoi s'attendre avec Carla. Elle était sûrement capable des coups les plus bas, ou bien agirait-elle avec plus de classe.

Elle regarda l'étagère de chaussures, à la recherche de la paire. Elle paire de bottes noire brillante attira son attention.

Cuire, sourit-elle, satisfaite.

Pour les chaussures, elle adorait cette matière ! Avec le vinyle. C'était des bottes à petits talons, pas plus de 3 centimètres, montante jusqu'au dessus des genoux. Comme des jambières. Certes, ça faisait un peu dominatrice, mais elle s'en moquait. Elles étaient superbes, elle les aimait déjà.

Non, non, non. Chantonna Carla. Seulement m'amuser en mettant la misère dans votre, adorable couple. Elle gloussa. Tu connais, Will, il est jaloux à l'extrême. Même avec moi, il était jaloux alors que je n'étais sa petite amie chérie. Alors, pour toi ! Il serait capable de tuer quelqu'un j'en suis sûre. Ajouta t'elle en gloussant derechef. Evidemment, elle ne savait pas pour Gabriel ... Simple coïncidence macabre. Pero, Carla adorait faire ses transitions avec un mot espagnol. Elle fit un grand sourire à Bridget, je ne dirai rien, à une seule condition.

Bridget fit des yeux ronds.

Mais qu'elle... sale bête ! s'écria-t-elle en frénant son envie de lui envoyer sa future nouvelle paire de botte à la figure. Elle grimaça à sa remarque sur les envies psychopates de Will.

* Si tu savais... * songea-t-elle amèrement.

Elle resta muette un moment, inquiète. Qu'est-c'qu'elle allait lui proposer ? En même temps, elle n'avait commis aucun crime, n'avait pas tromper Will, elle avait juste gagner une nouvelle jupe. Elle soupira, exaspérée, prise au piège.

Dis toujours... ?

Toi-même, tu m'as volé mon chéri. Rétorqua Carla, qui ne se laissait pas démontée et affichait son pétillant coutumé. A condition, que tu m'offre ces chaussures.

Elle lui tendit une paire de talons rose avec un noeud dessus au style très Baby Doll. Le prix était correct mais tout de même.
Carla fixait Bridget avec un sourire joyeux et se balançait sur ses talons.

Bridget resta un interdite, soudain beaucoup moins en colère. Elle considéra Carla un moment, peinée.

Parc'que... tu l'aimes ? demanda-t-elle, hésitante.

Et si elle avait fait une connerie en revenant ? Will serait-il plus heureux avec Carla ? Est-c'qu'il l'aimait aussi et réussirait-elle vraiment à le " gagner " ?

Carla était drôle, cynique, narcissique, elle devait même être gentille certains jours ! Elle était belle et sans passé bizarre.

Bridget eut un petit pincement au coeur. Carla était sans doute " meilleure " qu'elle. Elle, elle n'était qu'une ancienne prostituée. C'était beaucoup moins classe.

Mais Will l'aimait quand même, non ? Alors c'est qu'elle était bien un peu quelqu'un, non ?

C'est fou le nombre de pensées qui peuvent vous traverser l'esprit en une seconde. Ne sachant plus quoi penser, la Russe reposa sa paire de botte et prit les talons de Carla.

Tu les veux maintenant ? Sans les essayer ? demanda-t-elle seulement, tentant de ne pas montrer son trouble.

Carla resta silencieuse, attrapant les talons et en commençant à ses déchausser pour les essayer. Non, elle n'aimait certainement pas Will. Elle avait certainement été à deux doigts de l'être, vu qu'elle s'était enfuie et n'avait pas donné signe de vie à Will pendant des semaines.

Personne ne rivalise avec toi dans le coeur de Will, ça tu peux en être sûre. Mais pour le reste ... J'ai ma chance moi aussi. Répondit Carla. Elle leva son pied devant elle et agita la cheville. Elle souriait, ravie de ses futures chaussures. Elles me vont bien, non ?

Bridget retint un bon soupir de soulagement. Elle s'assit sur un tabouret tout prêt, ses jambes refusant de la porter plus.

" Personne ne rivalise avec toi dans le coeur de Will, ça tu peux en être sûre. "

La poupée russe sourit intérieurement. Bon sang ! Elle l'aimait de plus en plus, son Willy !
Mais Carla avait sa place dans le coeur de Will aussi.
Elle regarda la jeune fille enfiler ses talons. Elle se sentait tellement... insignifiante à côté d'elle. Elle déglutit avant de se concentrer sur les chaussures.

Parfaîtes, affirma-t-elle. Marche un peu, pour voir ?

Carla haucha la tête et commença à se dandiner sur ses talons, les yeux amoureusement rivés dessus. Oh ! Ce qu'ils étaient beaux, beaux, beaux ! Elle les aimaient.
A l'instar de Bridget, elle aussi se trouvait insignifiante. Pa rapport à la belle russe. Carla ne l'enviait pas, elle n'était pas jalouse. Elle ne l'avait jamais été de personne. Seulement, elle savait pourquoi Will aimait Bridget. Mieux que ça, elle comprenait.

Je les prend.

Ca te fait un d'ces roulements de bassin ! fit Bridget en riant, retrouvant de sa bonne humeur. Elle n'allait pas gâcher sa journée avec ses idées noires, se serait trop bête. Tu vas faire mourir les trois quart de Nogare ! assura-t-elle. Elle se leva et retourna chercher ses fameuses bottes montantes. Elle les essaya à son tour et marcha un peu. Han, qu'elles étaient belles ! Allez, donne, je fonce à la caisse avant que la raison de mon porte-feuille ne l'emporte ! plaisanta-t-elle en renfilant ses chaussures de bases, gardant bien ses nouvelles princesses près d'elle.

Chouette. Sourit Carla. Elle attendit patiemment que Bridget paie. Ah ! Que c'était bon d'avoir gagner. Sans ça, elle n'aurait jamais pû avoir ces superbes chaussures. On y va, avant que je ne te ruine encore plus. Gloussa la blonde en entraînant Bridget, chargée de deux sachet hors du magazin. Elle vrilla Bridget d'un regard grave dès qu'elles furent dehors. Bridget, tu sais ... Je ne suis que ton brouillon pour Will. Tu n'as pas à t'en faire. Peut-être que j'arriverai à te piquer une nuit, mais pas plus. Je ne suis pas un démon.

La russe fut surprise par les paroles de Carla. Elle resta un instant interdite, la bouche légèrement entrouverte. Coi. La jeune fille n'était si peste que ça en fait...
Elle ne savait pas quoi dire. Elle se sentait peinée pour elle. Peut-être aurait-elle dû rester en Italie... ?

Je suis désolée... finit-elle par articuler, sincère. Vraiment...

Désolée de quoi ? S'étonna Carla. Elle était réellement surprise. Ce n'est pas grave. Du tout. Je m'en fiche, tu sais. Dans le monde, il y a les Bridget les Carla. Et moi, évidemment, je suis chez les Carla, c'est tout. Je le vis on ne peut plus bien.

Bridget déglutit. Que Carla s'en fiche, elle n'en était pas sûre.
La jeune femme se sentait tellement fière et honteuse à la fois. Fière d'être celle que Will aimait, fière d'avoir pu être à lui enfin après toutes ces histoires. Mais honteuse. Elle n'était pas grand chose. À côté de lui.
Rah, elle détestait ses réflexions ! Elle secoua la tête ppour chasser tout ça ! Il l'aimait, point ! Fallait vraiment qu'elle arrête et qu'elle profite. Elle plomberait l'moral à tout le monde avec ses pensées à la c*n !

Désolée parc'que ça aurait sûrement marché entre toi et Will, répondit-elle. Les Bridget et les Carla ?

Je crois pas. Rigola Carla. Oui, les Bridget qui ont tout et les Carla qui se contente d'elle-même. Oui, drôle de conception du mondee. On me l'a déjà dit.

Les yeux de Bridget s'arrondirent.

Pardon ?! s'écria-t-elle. J'ai pas eu la pire existence qui soit, c'est vrai, mais je souhaite à personne c'qui met arriver ! Elle fixa la jeune fille, la trouvant soudain beaucoup plus agréable. Même les petits diables avaient une blessure... T'es une super fille, pourquoi tu dis te contenter de toi même ?

Je m'en doute, tu n'es pas méchante. Répondit Carla. Mais, ça c'est arrangé maintenant. Tu as un garçon qui t'aime, que tu aimes. Elle sourit avant de chantonner gaiemment. Un peu trop pour être sincère peut-être. Secret, guapa.

Oui, admit Bridget, mais quand même.

La petite chansonnette plus triste que joyeuse de la jeune fille lui fit froncer les sourcils. Oh niet ! Elle ne la laisserait pas dans son petit monde morose ! Elle la prit par le bras, décidée.

Pour les secrets, chuis très forte aussi, tu sais ? Mais comme tu veux. Par contre, je refuse que tu continues à avoir ce genre de pensées pas gaies ! Ma pauvre, maitnenant, tu vas devoir me supporter ! assura-t-elle en souriant.

Quoi ? Carla, trop suprise, se laissa entraînée par Bridget qui avait pris son bras en otage. Bridget, je ne te dirai rien. Tu ne devineras pas non plus car personne le sait. D'ici comme de ma famille en Espagne. Je ne suis pas malheureuse, loin de là !

Oh c'est pas vrai ! Elle n'avait rien dit pourtant, ni trop parlé ou quoique soit d'autre.

J'te demande pas de me parler, assura Bridget. Et c'est foutu, j'te lâche plus, j'ai décidé u_u. Au fait, j'ai faim, tu veux une glace ? Oui, une glace, en octobre, et alors ?

* C'est pas vrai ! * Soupira Carla.

Non merci, déclina t'elle gentimment, il y a 180 calorie dans une glace. Et il ne fait pas chaud. La deuxième excuse était plus plausible.

Brdget roula des yeux. Ah les filles !

T'inquiète, tu les reperdras très vite ces 180 calories ! Il fait froid, ton corps va vite les brûler ! Un chocolat chaud alors ?

Non, merci. Je ne veux rien. Répondit Carla, avec un sourire gentil. Elle était soudain envahit d'un profond malaise. Elle ne voulait pas spécialement que Bridget la détèste mais de là, à ce qu'elle la colle ...

Bridget la laissa deux minutes et revint avec une glace cassis-chocolat-mangue à la main. Les gens la regardaient bizarre, mais elle s'en moquait. Elle mangeait des glaces, qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il vente.

Et là dedans, combien de calories à ton avis ? sourit-elle.

Près de 200 sans aucun doute. Répondit Carla, avec un sourire. Tu dois faire beaucoup de sport non ?

Bridget acquisa vivement de la tête.

Je danse, je nage, je cours, je monte à cheval, et je fais du sport de chambre ! énuméra-t-elle. Ca brûle vite toutes cette vilaine gresse. Et toi ? Sportive ?