Exil & spéculation

« C’est dur de combattre ce dont on a peur. Parfois on a juste besoin d’un peu d’aide. Ne laissez pas le feu s’éteindre, étincelle par étincelle dans le moment désespéré du pas tout à fait, du pas encore, du pas du tout. Ne laissez pas le héros dans votre âme périr dans la solitude, frustration pour la vie que vous méritiez et que vous n’avez jamais réussi à atteindre. Le monde que vous désirez peut être gagné. Il existe. Il est réel. Il est possible. Il est à vous. »

Emma s'était isolé depuis le début de la journée. La première personne qu'elle avait fui, fut Léo. Elle le voyait déjà venir pleins d'attentions et d'inquiétudes depuis qu'elle lui avait brièvement raconté tout ce qui lui était arrivé. La deuxième personne qu'elle évita fut Mikael, elle n'avait le courage d'affronter son regard scrutateur depuis leur querelle de la veille, dans le patio. Puis enfin, elle ne désirait pas avoir Bridget. Non, elle n'était vraiment pas d'humeur à jouer au petite amie parfaite. Cette journée-là se placerait pour la jeune fille sous le signe de la solitude et de la réfléxion. Trouver le sens de sa propre vie n'était guère facile.

Emma s'était barricadé dans la Salle commune, avait clos les volets et avaient ramené des tas de livres de la bibliothèque. Des romans d'amour, des livres de cours ( Elle avait deux compositions en retard ) et des livres sur Ambrose, Brodore et Gremort. Quiconque entrait dans la pièce, Emma le congédiait sans ménagement. Dans ces moments là, l'amabilité ne comptait pas. Au bout de quelques heures, épuisés, la jeune fille, se vautra sur la table, se cachant le visage dans le creux de ses bras. Elle n'avait pas ouverts les livres sur Ambrose, elle n'y arrivait pas sans Depp pour l'aider, pour la guider. Où était-il ? Que faisait-il ? Elle avait tellement besoin de lui, là. Emma ferma les yeux, sentant ses membres tremblaient à cause du peu de nourriture qu'elle avalait ces temps-ci.

" Elle pense qu'elle va mourrir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'apelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout. Elle va se dresser seule face au monde. "